Le Mérou Brun
Le Mérou brun ou Epinephelus marginatus
C’est le poisson emblématique de Port-Cros !
Avec sa grande taille (les plus grands individus peuvent atteindre 1,40 m de long), son allure débonnaire il est très apprécié des plongeurs.
La protection intégrale de ce poisson lui permet de recoloniser peu à peu une bonne partie de notre littoral méditerranéen.
C’est un poisson qui change de sexe : d’abord femelle pendant une douzaine d’années, puis mâle.
Il peut vivre une cinquantaine d’années. Il ne faut pas le déranger lorsqu’il est posé sur la roche : il se fait déparasiter par un labre nettoyeur !
Une Espèce protégée
Le poisson-vedette de nos côtes de Méditerranée : le mérou brun. Si on parcourt les livres concernant la chasse sous-marine pratiquée dans les années 1950, il y avait quantité de mérous à partir de cinq mètres de profondeur le long de nos côtes méridionales. Ils ont très mal digéré les flèches, et la pression de pêche n’a pas diminué à leur encontre, au point qu’ils se sont considérablement raréfiés.
Des générations de plongeurs ont pratiqué chacun des centaines de plongées sans voir l’ombre d’une nageoire de mérou ailleurs que dans quelques trop rares sanctuaires, à commencer par Port-Cros. La pollution, souvent invoquée à juste titre, ne pouvait pas être ici exagérément mise en cause : les eaux de Port-Cros ne sont pas beaucoup moins polluées que celles de Porquerolles, où les mérous étaient infiniment plus rares…
Là où ne pouvaient subsister que des petits mérous, le problème n’était pas résolu : tous les petits individus sont de sexe femelle ! En effet, le mérou est une des espèces dites « hermaphrodites protogynes ».
Les individus naissent tous femelles, puis survient un changement de sexe lié à la croissance. Chez le mérou, ce changement de sexe intervient quand le poisson atteint la taille de 60 à 70 cm, il se transforme alors en mâle.
Eliminer du milieu tous les individus de grande taille revient donc, pour ce type de poisson, à ne conserver que des individus du même sexe, ce qui compromet évidemment sérieusement les potentialités de reproduction…
Fort heureusement, en 1993 un premier moratoire, reconduit depuis, a interdit la chasse sous-marine du mérou brun. Les moratoires suivants ont étendu cette protection en interdisant de plus la pêche de ce poisson à l'hameçon. A Port-Cros, des comptages de mérous ont été réalisés par le GEM.
Les effectifs y sont passés, entre 1986 et 2011 de 86 à 727 individus, c’est dire si les mesures de protection ont porté leurs fruits… Y a-t-il eu disparition des poulpes et des Langoustes pour autant, comme certains le prétendent ? Non, ces animaux sont toujours présents à Port-Cros et, d’autre part, cela reviendrait à dire que ces espèces n’existaient pas avant que l’Homme ait considérablement fait baisser les effectifs de mérous durant quelques décennies…ce qui est à la fois une erreur et une ineptie.